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"Je peux entendre (...), je ne suis pas autiste..."

Discrimination, maladresse, insulte ou humour de mauvais goût ? Dans tous les cas, les propos de François Fillon, l'ex-Premier Ministre, laissent perplexes les autistes de France et leurs proches...

Les familles d'autistes sont en colère contre les propos de François Fillon lors de son interview dans le journal de France 2 de Laurent Delahousse.

On se penche ce mardi sur une petite phrase de François Fillon qui provoque de très nombreuses réactions.

Dimanche soir, François Fillon répondait aux questions de Laurent Delahousse, sur le plateau du 20 heures de France 2. Quelques heures après le rassemblement de ses soutiens place du Trocadéro, le candidat de la droite à la présidentielle venait affirmer une fois de plus sa détermination. Et il a eu cette phrase : "Je ne suis pas autiste".

Cette expression, ce terme "autiste", François Fillon l’emploie à quatre reprises dimanche soir.

Une manière pour lui d’exprimer qu’il est capable d’entendre les sceptiques dans son propre camp, qu’il n’est pas enfermé dans sa tour d’ivoire, qu’il n’est pas déconnecté des réalités et qu'il est lucide face aux questions que soulève le maintien de sa candidature. On ne le comprend pas autrement mais il est peut-être justement là le problème.

Dans le même temps, cette expression a immédiatement suscité l’émotion de centaines d’internautes sur les réseaux sociaux. L’apparition d’un hashtag "je suis autiste" sur Twitter et quelques saillies comme celle de Ségolène Neuville, la secrétaire d'État en charge des personnes handicapées et de la lutte contre l’exclusion, qui qualifiait ce "je ne suis pas autiste" de "faute lourde". Pour elle, ces propos de François Fillon sont la marque "d’un profond mépris pour les personnes qui vivent avec l’autisme". Elles sont 650.000 dans ce cas, en France.

Elle a été rejointe dans ce sens par des associations de personnes handicapées.

Oui, notamment par SOS Autisme France qui a annoncé avoir saisi le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel pour "discrimination". Hier soir, le CSA comptabilisait déjà une cinquantaine de signalements.

Pour elle, pas question de stigmatiser François Fillon, elle se contente de lui réclamer des excuses pour ce qui ressemble à une maladresse ou à un abus de langage. Ironie du sort, lorsqu'il était Premier ministre, François Fillon avait d’ailleurs fait de l'autisme une grande cause nationale. C’était en 2012. Son objectif à l’époque, c’était de sensibiliser les Français à la lutte contre les préjugés.

Pour SOS Autisme, pas question non plus d'établir une quelconque censure. Non, l’objectif est plutôt de porter le fer pour éviter de propager des clichés. Des clichés bien ancrés dans notre langage.

Pour preuve ce qu’on peut lire dans le dictionnaire, dans Le Petit Robert de la langue française, au mot "autisme", on trouve une définition psychiatrique, un "détachement de la réalité extérieure, la vie mentale du sujet étant occupée tout entière par son monde intérieur". Mais c’est la suite de la notice qui interpelle. Dans la langue littéraire, l’autisme est une "tendance à l’introversion et à l’égocentrisme", qui renvoie, "par exagération", à un "refus de communiquer".

C’était le sens des propos de François Fillon. Ils sont nombreux à être blessés par cet usage et à vouloir en faire aujourd’hui un sens interdit.

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